Troffeo Rosso - Circuit Val de vienne au Vigean - Juillet 2014
Organisé, vécu et écrit par Pitchoune.
Et bien voilà, je vais essayer par ce petit résumé de vous narrer les péripéties de ce weekend avec les fautes d’orthographes qui vont avec. Je n’ai pas le style d’Hervé Pi couic, mais je me lance malgré tout.
Suite à un échange de mails et de coups de fil, ma copine Odile qui est parti vivre avec son Eric à Montrichard, me propose de les rejoindre sur le circuit du Val de Vienne pour le Troféo Rosso. Ce rassemblement me tendait le bras depuis déjà plusieurs années. Pensez donc, que de l’italienne, de la vieille et de la moins vieille (je parle de motos !), des trucs bizarres qui pètent et qui fument (je parle toujours de motos !), ca sent bon la mécanique, l’essence et la gomme brulée.
Bref, le bonheur !
Donc depuis quelques jours, je préparais mon départ. Il m’avait semblé judicieux de laisser la 1100 nippone verte dans le garage et j’avais réussi à négocier sans trop forcer le 748S Ducati performance de mon frangin Martial de Landivisiau qui me l’avais acheminé sous la flotte la semaine passée ; sympa le frangin. On avait fait le tour de la belle à son arrivée, le pneu est vraiment en fin de vie, je dirais même qu’il est mort, y’a plus de clignotants et de voyant de point mort, bref que de tous petits détails, la moto roule.
Apres une petite inspection qui c’est révélée salvatrice, la vis qui tiens le réservoir avais disparue, la poignée de gaz bloquait en accélération à cause d’une rondelle qui n’avait pas lieu d’être, les pneus étaient sous gonflés et les maillons de la chaine aussi secs que les boules à Rocco en fin de tournage.

Mon autre frangin Tony de Rennes m’avais laissé espérer par un coup de téléphone d’apéro (celui qui fait dire des âneries), qu’il retapait son 900 super light et qu’il viendrait avec moi sur les routes du Vigeant. Pas de bol, la petite Clara de quelques semaines est à l’hosto, plus de peur que de mal, la belette va bien, mais la remise en état de la brêle est compromise et de toute façon il avait zappé la cousinade prévue depuis des lustres ce weekend ci, sacré Toto.
Après un appel à mes connaissances, deux camarades se sont manifestés, un pote de trente ans, Thierry de Saint Fulgent, possesseur d’une Darmah, d’un 900SS de 90 et d’une 944ST2, qui me propose de manger avec lui samedi midi et prendre la route ensemble par la suite et mon Poto Marco qui lui, souhaiterait partir en caisse en laissant son Monster 900 au garage, car selon ces propres paroles, revenir après un weekend bien arrosé serait plus risqué sur deux roues qu’avec quatre. Il n’a pas tout a fait tort le Marco. Quelle chance j’ai de connaitre des gens d’une telle sagesse.
Marco partant donc en bagnole, pourquoi me faire suer à charger la Ducat du matelas, du gonfleur, de la tente de camping, du duvet des fringues de rechange, de l’appareil photos etc, etc . . . On s’arrange avec Marco, on va tout mettre dans sa caisse, une fois là bas je monterais la guitoune pas loin du campement d’Odile et Eric et je laisserai Marco peinard en Famille avec sa sœur et son beauf qui l’ont gentiment invité à passer le Weekend. Je passe chez lui à Sautron vendredi soir vers dix sept heures lui amener tout mon fatras et on discute du paquet de pointe.
On se demande si je ne fais pas une connerie d’aller en brèle alors que la météo vient d’annoncer un weekend pourri de chez pourri. Encore une fois, la sagesse de Marco vient à mon secours, « tu ferais mieux de venir en bagnole avec moi, tu va te faire du mal pour rien, t’as quand même plus de trois cent trente bornes à te taper, faudrait que ça reste un moment de plaisir la moto ».
Je me laisse jusqu'à vingt heures pour prendre ma décision, je rentre à la maison, quand j’arrive il y a Lolo qui s’arrête avec son bahut, on prend une binouze et on reparle du paquet de pointe. Lolo doit rouler le Lundi avec son 850 TRX, il n’arrivera que dans la nuit de samedi à dimanche car il travaille jusqu'à dix neuf heures, il sera accompagné du gars Camille qui va découvrir pour la première fois l’ambiance et les joies du circuit. Lolo me propose de ramener la 748 dans le camion si des fois il y avait un souci sur ma brèle, c’est cool. Je regarde encore une fois la météo sur le portable, ce n’est pas terrible mais c’est mieux, j’appelle Marco pour confirmer ma décision, c’est décidé je prends le risque on se rappelle demain vers six heures au cas où il y aurait un changement climatique. Du coup, on bois l’apéro avec Lolo, Nanou arrive, elle est Naze, il faut que j’aille à la réunion du Festival des Couchetards, c’était pas prévu au programme, je suis naze aussi et il faut que je me couche de bonne heure afin d’être en forme à six heure pétante pour prendre la route. Retour de la réunion vers vingt deux heures, mon Lolo est toujours là avec Nanou, il ferraille un poil. Je baise un apéro de plus, je débouche une bouteille de Fitou et fais cuire des pates, de toute façon il faut bien manger pour bien dormir. Mon Lolo fini par partir vers minuit après un p’tit Bourbon au miel, il m’avoue qu’il n’aime pas le whisky mais il aime bien le miel.
Cinq heures debout, c’est raide, très raide (je parle du réveil bande de grands dégueulasses). Une douchette, un kawa et le coup de fil à Marco pour lui dire que je prends la route et que l’on se rejoint chez Pierrot, le relais motard à Pouillé. Je mets le pantalon de pluie au cas où, la combard dans le sac de réservoir et c’est parti. En passant devant Savenay, je me rends compte que c’est quand même raide la 748, je commence à avoir mal aux poignets et au dos, il est pas rendu le Pitchoune.
Je me goure de sortie à Nantes, pas grave, ca roule bien, il est sept heures et des brouettes je vais bientôt passer à Saint Fulgent et je décide de m’arrêter quand même chez mon pote Thierry des fois qu’il serait réveillé. De toute façon avec le potin que fait la brêle je crois que j’ai réveillé tout le pâté de maison. La porte de la longère s’ouvre, la tête de Thierry apparait, il n’est pas réveillé depuis longtemps. Un café, une clope et en route, il me rejoindra cet après midi sur le circuit car il a de la bricole à faire. Pas un nuage, ca roule nickel, je fais de l’essence et je me re-goure de route je ne sais plus où, pour aller à Pouillé. On ne va pas faire demi-tour vingt diou d’vingt diou. Je demande ma route à un maraicher qui me trouve un raccourci par des champs de tournesols, des graviers plein le bitume, des ornières à gogo, crotte, j’aurai du faire demi-tour.
J’arrive tant bien que mal à Pouillé mais le relais motard est fermé. Un coup de fil à Marco qui me dit qu’il est bientôt rendu à Fontenay le Conte ; bon je repars. En fait il passera Pouillé cinq minutes après moi, pas de bol. Mais au moins maintenant, on sait où on en est.
Le temps se couvre un peu et je dois refaire le plein à Celles pour estimer la conso. Je rappelle Marco et on convient de se retrouver à Melle 30 bornes après Niort devant l’église pour boire une tasse. J’arrive à Melle, belle petite bourgade des Deux Sèvres avec un panneau à l’entrée du bourg précisant que Melle comporte trois églises dont une classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Bon, je me gare devant le troquet du coin, Marco arrive, on boit le café, il y a des huitres à déguster, pas le temps, on fait une pissouille et nous filons car on nous attend pour la graille.
J’arrive sur le circuit en passant par un autre raccourci. Raccourci à la con car j’ai bien faillit finir dans le tas de fumier de la ferme du coin après un tout droit, trop pressé de prendre une binouze bien fraiche. Marco arrive quelques minutes plus tard, on en reboit une autre et on rejoint sa frangine dont le campement se trouve à coté de l’ancien resto au milieu du circuit. Super accueil, on me dit que je n’ai pas besoin de monter l’igloo, je vais dormir dans la guitoune avec Marco et que l’on va manger ensemble. Après les présentations, Rami, le beauf de Marco arrive de sa session (il est Marshall sur la piste) avec sa 996 de 180 bourrins. Il sort la bouteille de jaune, fait chauffer l’huile pour les frites et grille les andouillettes, font pas les choses à moitié dans l’coin, ça commence fort.

Après manger, Marco et moi préparons notre petit nid d’amour avant d’aller faire un tour sur le paddock essayer de chopper Odile et Eric. On les retrouve dans le parc fermé, on se fait la bise vite fait car Odile court dans cinq minutes à la prochaine session sur son magnifique 1000 Guzzi numéro 15. Nous faisons aussi l’accolade à Dédé l’Amour et à sa moitié, vieille connaissance bretonne qui nous propose de revenir quand nous le souhaitons visiter son musée près de Josselin. On s’émerveille l’après midi dans tout le parc, on fait des photos, on est aux anges. Il est maintenant dix-sept heures, Marco décide de boire un Kiki, je ne peux refuser son offre, c’est vrai que ça fait un peu tôt mais soif oblige ; en plus on avait ramené les cahouettes de comptoir, le top.
Bon, on décide de retourner sur le paddock pour retrouver Thierry (mon pote de Saint Fulgent), tape la discute en route avec un pote de Saint Malo, choppe mon Thierry à la buvette et c’est parti pour une nouvelle séance de pression, mes deux copains font connaissance, ça rigole, c’est génial.
Séance terminée, Marco et moi invitons Thierry à partager le Jack Daniel chez sa Sœur Cathy. On fini la bouteille avant de tous décider d’aller boire l’apéro offert par le Trofeo Rosso. En plus, il y a un concert d’un groupe de rock, super.
A bloc de monde, on arrive dans les derniers, il reste un fond de sangria dans un bidon de deux cent litres : on boit le fond. On n’a pas vu ni entendu le concert, pas grave. Je commence à ferrailler un peu et Thierry nous invite à son campement pour nous offrir à son tour un petit apéro sur la selle de son ST2, (du jaune entre parenthèses pour eviter les mélanges). Je n’ai pas vu le soleil se coucher et je ferraille de plus en plus, je dois raconter pas mal de conneries, nous quittons Thierry car il faut retourner au campement pour nous restaurer un peu. Arrivé sur place, on m’avait servi un autre verre, je n’ai plus soif depuis longtemps, on me dit que l’on va manger de la paella maison bientôt, je vais m’allonger dans la guitoune un moment, ça tourne, je ferme les yeux.

J’entends une voix féminine au loin, j’ouvre les yeux, il fait jour, c’est la speakerine du circuit qui gueule des trucs dans son micro et qui réveille tout le monde. Je me tourne et je vois Marco sur ma droite coiffé en légumes de pot au feu, qui ouvre un œil et qui bouge les lèvres : j’ai l’image mais je n’ai pas le son. En fait j’avais mis des boules Quies avant de m’allonger. Il me dit qu’il a fait aussi l’impasse sur la paella et ne sait pas trop comment il est arrivé là et pourquoi son slip est entre nos deux oreillers et surtout qui le lui a enlevé. Je regarde dans mon duvet, moi par contre je suis resté tout habillé, ouf, mon mariage est sauvé. Bon, on sort de la guitoune, il a apparemment plu toute la nuit et pas qu’une petite rincée. Le barnum est plié, les sièges pliants trempés, tout est par terre, on a loupé un épisode.
Marco a bien fermé les portes de la Clio avant d’aller se coucher mais il a oublié de fermé la vitre conducteur, le siège en mousse est gorgé d’eau avec un sac poubelle comme house ça devrait faire l’affaire. On range un poil le campement sans faire trop de potin et on part comme prévu à l’Isle Jourdain chercher les croissants et les baguettes fraiches. Deux petits cafés sur la place du marché, après la discute avec le taulier nous rentrons à la base. Ca se réveille petit à petit, on reboit un autre jus, un petit tour aux sanitaires se laver les dentelettes et le bout du nez et on retourne sur le paddock essayer de retrouver Lolo et Camille qui sont normalement arrivés pendant la nuit. Et effectivement nous les retrouvons s’acharnant à monter un barnum à dix francs auquel il manque la moitié des pièces, Lolo est en forme mais Camille transpire beaucoup du front, il nous avoue qu’il a abusé du gin la veille durant le trajet pendant que Lolo conduisait. Nous les laissons finir de s’installer gentiment et allons une nouvelle fois refaire un tour dans le parc, admirer les belles mécaniques.

Un petit sauvignon bien frais dans le nouveau bar du paddock et on monte sur la tour des stands pour voir le spectacle et refaire des photos. Lolo et Camille nous invitent à un léger apéro, nous font gouter une terrine de crevettes faites maison à tomber puis Camille se met à faire griller des petites poitrines au barbecue, il est toujours en sueur mais en meilleure forme. En regardant vers les stands, Camille s’exclame : « Ouah ! bien époumonée la gonzesse », je lui réponds qu’il n’aura qu’a le lui dire lui-même puisse qu’il s’agit de notre copine Odile (V’là la tête de Camille). On choppe donc Odile au passage, on tape la discute, elle nous quitte car elle tourne encore bientôt sur le circuit, et Marco et moi rentrons une nouvelle fois au campement. Je prépare mon départ petit à petit, la météo change, il faut être sérieux car il y a de la route cet après midi et on me laisse le campement en garde car toute l’équipe est invité pour l’apéro par un club de Legé, les « Cénobites tranquilles ». Tout le monde reviens, je fais mes adieux à des gens vraiment charmants, Lolo et Camille sont aussi au campement, ils vont reboire l’apéro tous ensemble, j’ai peur du piège, j’me casse. « Veni, vedi, vici » (avec modération).
Petit poutoux à Odile et à Eric, Thierry est introuvable, salut le Vigeant et je taille la route avec les lunettes de soleil, le pantalon de pluie et la combard dans le sac de réservoir, hyper confiant. Du coup, je passe par la route de Cholet pour changer, déviation, gravillons, frayeurs, première étape, Poitiers. Pour assurer le coup je fais une halte avant Poitiers pour faire le plein. Le ciel se couvre légèrement, je suis toujours confiant, je rentre sur la voie express. Je passe Poitiers mais pas entre les gouttes, à cent vingt les carénages de la Ducat protègent bien les genoux, bon point.
Je commence à être bien trempé, la pluie redouble et il n’y a toujours pas d’aires de repos pour enfiler la combard, misère. Ca y est, il ne pleut plus, je vais sécher en roulant, de toute façon si je mets la combinaison maintenant je ne suis pas prêt de sécher. Il ne pleut toujours pas, je laisse une aire de repos sur ma droite. Le ciel noirci de nouveau mais là pas de pluie, de la grêle, tout le monde ralenti, les warning s’activent, je n’y vois plus rien, j’ai gardé mes lunettes de soleil et j’ai beau essuyer ma visière de casque, l’eau est passée à l’intérieur je ne vois plus que dalle. J’ai froid, ca glissouille, j’ai les pétoches et je m’arrête sous un pont sur la voie express pour un peu de paix intérieur.
D’ailleurs, pas mal de caisses s’arrêtent également, on n’y voit plus rien du tout. Ca se calme un peu, mais il pleut toujours et je décide de repartir car ca craint quand même pas mal de rester sur la bande d’arrêt d’urgence. Il va pleuvoir comme ca jusqu'à Nantes. Le goudron de la Beaujoire est un lac, je m’arrête faire le plein et respirer un peu chez Total. Mes gants tout neufs sont des éponges, je me mets torse poil pour changer de teeshirt qui est une éponge également, tout le monde me regarde, je m’en contre fou complètement, je suis un peu plus au sec et je repars de plus belle en remettant mes deux gants mouillés car ceux de secours ne me laissent pas passer les petits doigts, les doublures sont décousues.
Je rentre sur le sec, il fait de plus en plus beau, j’arrive à Saint Malo et je m’arrête au café du pont fumer un mégot en sirotant une Leffe. J’appelle ma femme pour la rassurer de mon arrivée et puis Marco pour s’avoir ou il en est. Bizarrement je suis heureux de mon périple, j’ai mal au cul, aux poignets, j’ai froid, je suis trempé et rincé en même temps.

Voyez, nous avons été raisonnables avec mon poto Marco, nous avons vu plus de motos que de verres. Sans rire, c’est chouette là bas, c’est la fête de la moto et des amoureux de la mécanique, c’est convivial et familial, ça me rappelle pleins de trucs.
Prêt à retourner l’année prochaine.
Avis aux amateurs.